Qu'est ce que c'est ?

Qu’est-ce qu’une huile essentielle ?
L’huile essentielle est une substance volatile, liquide ou semi-liquide, composé de molécules aromatiques secrétées par certaines plantes ou arbres. Bon, comme toutes les huiles, elle n’est pas soluble dans l’eau, mais ce n’est pas réellement un corps gras non plus.


Bien identifier la plante dont il est question :
Plusieurs critères à prendre en compte avant de jouer les chimistes, pour être sûr que la plante contient bien des huiles essentielles, quelle partie distillée et savoir la composition en fonction du lieu de croissance :

1. L’espèce botanique : Elle est définie par le genre (par exemple : "Salvia" est le nom latin de la sauge) et par l’épithète qualificatif (ex : officinalis). Cela nous donne donc la plante sur laquelle on peut se renseigner : "Salvia officinalis"
"Salvia sclarea" est une autre sauge, qui peut posséder des propriétés complètement différentes... ou pas !
Les lavande, eucalyptus, romarin, thym, cannelle donnent chacune plusieurs huiles essentielles qui n'ont pas les mêmes propriétés. Donc toujours faire bien attention à ce que l'on achète et se méfier des recettes imprécises qui n'indiqueraient par ex que "thym". Thym, mais lequel ? Alors on rejete, pas sérieux !!!

2. L’organe producteur : Il est important de s’informer sur la partie du végétal qui produit cette huile essentielle, cela peut-être la racine, la tige, les feuilles, les fleurs ou le tout en même temps. Certaines parties peuvent posséder des concentrations en huile essentielle plus ou moins élevées, voir pas d’huiles essentielles.
ex : cannelle de Ceylan écorce & cannelle de Ceylan feuilles. Là encore, les propriétés seront différentes.

3. La spécificité biochimique : La différence de composition peut s’expliquer par la nature du sol (présence ou absence de certains éléments dans le sol), la région où la plante est récoltée (le climat), l’altitude, etc… Par exemple, le romarin, selon la région où il pousse, possède des propriétés spécifiques à la celle-ci :
  • Le rosmarinus camphoriferum : Il pousse dans le sud de la France, où le sol est riche en camphre.
• Le rosmarinus officinalis cineoliferum : Il pousse là où le sol est riche en cinéole.
• le rosmarinus officinalis verbenoniferum : Il pousse en sol riche en verbénone.

4. la qualité de l'huile acheté
Je vous passe les détails quant aux modes d'extraction, mais si vous achetez vos huiles chez un fournisseur sérieux en qualité "BIO", en principe pas de souci. Elles seront de bonne qualité.
Méfiez-vous des vieux stocks vendus sur E-bay ou Amazon (je me suis faite avoir une fois), et préférez les fournisseurs ayant pignon sur rue sur Internet.
Mon préféré : Aroma-zone, mais il y en a d'autres.
Attention aussi aux pharmacies, c'est là que vous pourrez faire faire capsules, gélules, suppositoires en cas de besoin, mais tous les pharmaciens ne sont pas aromathérapeutes.

5. les prix peuvent beaucoup varier selon les huiles.
Cela dépend du taux d’huile essentielle dans la plante et de la partie utilisée.
Pour 500 grammes d’HE, il faut
23kg d’eucalyptus,
69kg de lavandes,
250kg de sauge/thym/romarin
1500kg de pétales de roses.
Voilà pourquoi certaines peuvent être chères, sans compter la main d’œuvre, le temps de culture, de cueillette et d’extraction pour si peu d’huiles.

6. la composition des HE
c'est un peu difficile à expliquer. Elles sont composés de molécules chimiques juxtaposées et ramifiées les unes aux autres.
En fonction de ces associations, les composants sont différents.
Par exemple et pour beaucoup résumer, on trouve des squelettes hydrocarbonés :
• À 10 carbones  qui vont donner les monoterpènes : Stimulant général, « cortison-like » pour certains, antiseptique de l’air, décongestionnant des systèmes veineux, respiratoires et lymphatiques, antalgique par contact cutané, neurotonique

• À 15 carbones qui vont donner les sesquiterpènes : Ils sont hypotenseurs, calmants et sédatifs, ils ont également des propriétés anti-allergiques, antalgiques. Ils sont aussi antiseptiques, bactéricides, antalgiques et spasmolytiques.

* A 20 carbones, on trouve les diterpènes, mais ils sont plus rares, et si l'on rajoute d'autres carbones, on obtiendra autre chose que des HE (des stéroïdes à 28 carbones, des caroténoïdes à 40 carbones, etc.

Ensuite ces chaînes carbonées perdent ou gagnent des liaisons, les molécules se transforment et prennent une certaine forme dans l'espace, etc. ce qui aboutit à des "produits" complètement différents.

Par ex, à partir d'un simple terpène (C + H) comme le limonène, on ajoute 1 -OH pour obtenir un alcool (géraniol), encore 1 -oH et on obtient un aldéhyde (géranial), encore un et cette fois ce sera un acide (acide géranique)
et ce sont ces composants limonène, géraniol, géranial, acide géranique qui donnent leurs propriétés aux huiles essentielles.

+ 200 lignées biogénétiques (camphane, pinane, daucane, germacrane….+ 7 000 molécules aromatiques ont été identifiées à ce jour.

J'arrête là pour la chimie des HE, c'est juste pour que vous voyez un peu comment ça s'articule.
Certaines molécules sont inoffensives, d'autres peuvent être dangereuses, beaucoup sont dermocaustiques (donc à diluer), certaines (notamment les agrumes) sont photosensibilisantes (ne jamais s'exposer au soleil après en avoir mis sur la peau) etc.

OMG, mais quel travail tu as fait, mon Aemilia!!!!!!

C'est excellent, et je vais suivre ça de plus près....
Merci docteur

Merci Val. C'est loin d'être terminé mais j'y ferai au fur et à mesure....

Oh quel travail, Merci.